La récolte exclusivement manuelle du sel de Guérande

DSC_0154.JPG



Le sel est un minéral marin et on le retrouve aussi sous forme solide lorsque le sel s’est cristallisé et s’est fossilisé comme le sel de l’Himalaya.

La diversité des méthodes de production de sel à travers le monde dépend de l'environnement, du type de sel exploité, de la qualité du produit recherché et des particularités de la demande.  

Alors comment on le récolte ?

L’extraction du sel revient le plus souvent à traiter un liquide en le soumettant à une évaporation naturelle (sel solaire) ou artificielle (sel ignigène) jusqu'à cristallisation.

Le sel marin est récolté (cueilli) dans des marais salants et le sel fossile ou sel gemme est extrait des mines de sel.

Les méthodes et leurs impacts sur l’environnement diffèrent !

Le Sel de la Mer Morte :

La Mer Morte est un lac salé du Proche-Orient partagé entre Israël, la Jordanie et la Palestine, c’ est le point le plus bas de la surface du globe avec une altitude de −429 mètres9 sous le niveau de la mer. Le niveau de l'eau dans la mer Morte descend de 1,45 mètre par an en moyenne.

L'eau de la Mer Morte a une composition unique, en effet pour un litre elle a concentration en
sel de 275 grammes ! Ce n’est pas loin du seuil de cristallisation !

Même si le sel de la Mer Morte est exceptionnel par sa teneur en sels minéraux, et ses bienfaits reconnus, l'impact écologique que son exploitation engendre reste un des 1ers facteurs de l'assèchement de la mer morte.

Elle a ainsi perdu 28% de sa profondeur et le tiers de sa superficie

Et la progression du désastre écologique est fulgurante. La réduction de la superficie de la mer Morte se poursuit jour après jour, et crée à terme un risque écologique, économique et géostratégique dans la région.

Le sel de l’Himalaya

Tellement vaste que le sel de l’Himalaya provient en réalité du Punjab, une région du Pakistan (qui produit également du riz basmati).

Le dépôt de sel provient d’une mer intérieure de l’époque Permienne et Crétacée, il y a environ 100 à 200 millions d’années. Cette mer s’est retrouvée enfermée et s’est évaporée, laissant un large dépôt de sel, coloré par des bactéries halophiles qui lui donne sa teinte rosé.

Par la tectonique des plaques, le dépôt s’est ensuite retrouvé dans une montagne, créant la mine de sel de Khewra au Pakistan.

Au final, la mine se trouve à 300 km de l’Himalaya au Pakistan.

La production de sel de l’Himalaya est très polluante, et loin d’être un cycle court en plus de conditions de travail propres au Pakistan.

Ce n’est pas parce qu’il vient du cœur d’une montagne qu’il est magiquement pur et propre à la
consommation !

Après l’extraction de la mine (souvent à la dynamite), les impuretés et minéraux sont retirés par réactions mécaniques ou chimiques, et un agent dessiccant est appliqué afin de limiter l’humidité. Enfin, de l’iode
est parfois ajoutée pour lui permettre d’être vendu comme sel.

En sus, c’est une ressource non renouvelable (comparée au sel de mer). Le monde n’est pas un gigantesque supermarché où l’on prend ce que l’on veut impunément !

Le Sel de Guérande

Depuis plus de 1000 ans, les paludiers ont créé ce paysage qui est l’un des aménagements les plus "écologiques" jamais réalisé par l’homme.

Ils s'étendent sur plus de 2 000 hectares à travers 9 communes, sur un sol argileux formant une véritable mosaïque à ciel ouvert.

Le travail du paludier, "l'homme du marais", est un subtil mélange de savoir-faire, d'assimilation de techniques héritées des anciens, d'observation du milieu et des conditions météorologiques, de force, de patience et de sensibilité.

IL EST AUJOURD’HUI L’UN DES RARES MÉTIERS AGRICOLES QUI SOIT PRESQUE EXCLUSIVEMENT MANUEL ET QUI NÉCESSITE UNE TECHNIQUE EXEMPTE DE MÉCANISATION ET D’APPORT DE PRODUITS CHIMIQUES

C’est une méthode de récolte inépuisable et durable qui au contraire de bien d’autres a permis à de nombreuses nouvelles espèces végétales et animales de s'établir dans nos marais guérandais.